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samedi, 19 janvier 2008
Travailler plus pour gagner plus
Voilà une jolie chanson de Bernard Lavillier.
Cette chanson m'a fait redécouvrir ce chanteur loubard. Il l'a écrite pour rendre hommage à son père, ouvrier metallurgiste dans la région de St Etienne. Aujourd'hui, l'industrie régionale a sans doute disparu quelque part le long de la muraille de Chine. Eh oui, les patrons n'ont plus le goût d'autre fois. S'enrichir sans contrainte est possible à l'autre bout du monde. Alors la France, ils l'aiment ou ils la quittent.
Je ne sais plus quoi penser, j'ai de plus en plus de mal à croire que l'ultra libéralisme est devenu la réponse à tous nos problèmes. Il y avait en France, des choses en quoi je croyais, des notions de solidarité, de fraternité, d'égalité. L'école était ouverte à tous, libre, laïque, gratuite. Les professeurs y étaient passionés. Passion d'une matière et passion des élèves. Que va devenir tout cela ?
J'aime la France pour ses valeurs, pour sa laïcité même si je me reconnais dans certains aspects de la parole catholique. J'aime croire que nous sommes le Pays des droits de l'homme. Mais voilà qu'on songe à emprisonner les prisonniers plus longtemps de peur qu'ils ne récidivent. J'entends que des quotas immondes dictent le nombre de famille à expulser, de vies à briser, de coeurs à éclater. Voilà qu'on légalise l'idée que l'autre, cet alien si différent de nous est forcément menteur et qu'avec un bout de salive on pourra le prouver.
Comment peut on croire que dans une politique d'immigration menée de main de maître par un disciple de Charles Pasqua, on cherche idéalement à faciliter le regroupement familial ? Comment peut on croire qu'un gouvernement dont le membre le plus illustre n'a jamais rien fait pour que la loi des 20% de logement sociaux soit appliquée va vraiment aider ceux qui en ont le plus besoin ?
Consommons mes amis, puisqu'il faut le faire. Ne pas trop réfléchir surtout, les romans donnent mal à la tête. Ce n'est même pas rentable. Il faut vendre à tout prix, et acheter. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est Jacques Attali. 300 bonnes idées pour relancer la concurence. Retourner dans la junge, s'y perdre en toute franchise. N'ayons plus peur des maux, la précarité fait partie de la condition humaine. Merci Laurence Parisot. Plus de belles maximes Voltairiennes, tout celà est dépassé.
La France, ils l'aiment alors pourquoi veulent-ils tant la changer ?
21:25 | Lien permanent | Commentaires (19)
Commentaires
Depuis la fin de l'Ancien Régime, on n'est responsable de ce que l'on fait, et non plus de ce que l'on est.
Ca, ça date de la Révolution Française.
Avec la loi Dati, on remise ce principe aux oubliettes. Rien de moins.
On remise aussi celui selon lequel la prison est faite pour réformer (conception française) et non pour exclure de la société (conception U.S.). Et tant qu'à faire, on remise la souveraineté populaire, car la sanction décidée par les jurés (donc le peuple) est révisée par une commission de... d'experts (comme sur TF1 ! La boucle est bouclée).
C'est tellement beau, ça en fait pleurer.
Écrit par : NicMo | samedi, 19 janvier 2008
Mouchoir, anyone ? ;)
Écrit par : camille la it girl | samedi, 19 janvier 2008
Très jolie chanson :) Par rapport à ce que tu as écrit ... j'ai comme qui dirait un peu la gueule de bois, donc euh ... je repasserai pour la compréhension de texte ;-)
Écrit par : Elsa | dimanche, 20 janvier 2008
A ce propos tu as vu la vidéo qui est sur mon blog??? Ouhhlalalaaaa notre Sarko se fait tailler un de ces costume... tu devrais écouter, au moins ça fait sourire!
Écrit par : Mabile | dimanche, 20 janvier 2008
J'adore cette chanson, j'ai un papa sidérurgiste aussi faut dire (dans une des rares usines qui survit encore en Belgique, après avoir failli fermer ses postes plus d'une fois).
Elle fait peur, la France dont tu parles. Ici c'est pas tellement mieux faut dire, la droite progresse, les riches s'enrichissent. Quand le travailleur belge moyen paye 45 à 50% d'impôts (en France il faut déjà un certain niveau de salaire pour être taxé à 25%), nos administrations ferment les yeux sur les fraudes à la TVA et laissent venir s'installer les riches étrangers (beaucoup de Français d'ailleurs) à coup de réductions d'impôts - je trouve ça dégoûtant (et je suis même pas spécialement de gauche). Ici aussi le pouvoir d'achat diminue!
Quand aux moyens consacrés à l'éducation, en tant qu'ancienne prof passionnée mais sous-payée, je peux te dire que c'est désastreux aussi.
Enfin bref, je vais essayer de penser à autre chose, parce que déjà qu'il pleut...
Écrit par : Marie D. | dimanche, 20 janvier 2008
Je n'ai pas plus de réponses ou de solutions que toi, mais c'est déjà rassurant de ne pas être la seule à trouver que les choses évoluent dans un sens qui me plaît de moins en moins.
Et puis bravo pour ton soutien au Comoedia, je m'en vais de ce pas ajouter cet encart sur mon propre blog (même si cela leur fera probablement une belle jambe vu mon influence bloguesque ;-)).
Écrit par : Lu' | dimanche, 20 janvier 2008
exact : depuis le début des années 1980, en France, augmente l'écart entre les plus riches et les plus pauvres tandis qu'au niveau mondial, il s'accroît aussi l'écart entre les pays les plus riches et les pays les plus pauvres ; au point, que moi aussi, l'envie de ré-écouter Bernard Lavilliers est en train de me gagner...
Écrit par : Jef (20six) | dimanche, 20 janvier 2008
Ne m'en parle pas, tout ça me donne envie de vomir.
Écrit par : lili | dimanche, 20 janvier 2008
Les gens se contentent de plus en plus de paroles creuses, du moment qu'elles donnent bonne conscience... Et c'est sûr que ce n'est pas un président beau parleur qui va changer les choses.
Écrit par : sailor banana | dimanche, 20 janvier 2008
Des fois, je vois mon salaire, ce que je dépense par mois et ce qu'il me reste et je me demande comment font les gens qui gagnent le smic pour vivre. Des fois, je me demande où on va aller comme ça. Des fois, je me dis que c'était mieux quand j'étais petite et que je n'avais aucune conscience de tout ça.
Écrit par : PinkLady | dimanche, 20 janvier 2008
"Les professeurs y étaient passionés. Passion d'une matière et passion des élèves."
Tu parles de quelle époque là ? non parce que les professeurs de ce type, c'est vraiment une très petite minorité tu sais ! Et d'autant plus depuis que le public des élèves s'est légèrement modifié et que le métier de prof est devenu un métier à haut risque !
Écrit par : elwind | dimanche, 20 janvier 2008
merci à tous...
Pinklady : l'an dernier j'ai lu dans Le Point ( je crois) un article sur les couples qui vivaient du smic. Eh bien ce que je peux en dire, c'est qu'ils ne vivaient pas, ils survivaient.
Elwind : les profs que je connais et les aspirants profs que je fréquente ressemblent au portrait que je fait. Si le public des élèves a changé, c'est à nous de de nous demander pourquoi plutôt que de trop stygmatiser
Sailor banana : ah les paroles creuses, c'est vrai qu'en ce moment, elles sont légion.
Lili : désolée, mais quand je vomis , ça me libère d'un poids souvent. C'est signe d'un mal être et je vais mieux après.
Jef : et cette chanson est une de mes préférées
Lu: eh non quenelle, tu es loin d'être seule, rassure toi!
MarieD : va voir Into the wild, ça aide à penser à autre chose, quelque chose de fabuleux
Mabile : bonne vidéo en effet
Nicmo : tu as tout à fait raison
Écrit par : camille la it girl | dimanche, 20 janvier 2008
Sur ce coup là je ne suis trop d'accord Camille. Il faut arrêter de culpabiliser. Les notions d'éducation parentale sont complètement obsolètes pour une partie de la société d'aujourd'hui. Ce sont les professeurs qui en pâtissent, et je persiste à dire que notre rôle n'est pas d'élever et d'éduquer les enfants à la place de leurs parents. La notion de respect doit être acquise avant d'arriver à l'école, et si de plus en plus d'adolescents n'ont plus aucun respect envers les adultes, c'est avant tout parce que leurs parents ne leur inculquent pas cette notion et acceptent de leur part qu'ils s'adressent à eux comme ils s'adressent à leurs potes. Et de notre côté, nous ne pouvons rien faire si le respect n'existe pas chez eux. Tout ce qu'on leur dira leur paraîtra ridicule, ringard, dépassé.
Écrit par : elwind | dimanche, 20 janvier 2008
oui oui, je suis d'accord sur ce point. Ce que je pense c'est qu'il faut revenir à la base du problème, si les parents sont comme ça, c'est aussi qu'il y a un problème dans la société. Il faut chercher des solutions, s'appercevoir des erreurs qui ont été commises ( dans les 2 camps politiques) pour que des gens n'aient plus la possibilité d'inqulquer les notions de respect, c'est qu'ils ne sont pas respecté. Quand on isole les gens dans une pauvreté financiere, intellectuelle ou spirituelle c'est qu'on ne les respecte pas. Le problème vient de l'ensemble de la société. Quand on tutoie un jeune qui a l'air un peu racaille de banlieue et qu'on vouvoye quelqun qui fait plus respectable, ce n'est pas du respect. Le manque de respect est partout.
Écrit par : camille la it girl | dimanche, 20 janvier 2008
C'est le regne des solutions faciles, rapides, efficaces - tout doit etre rentable, quantifié, controlé, prévu - c'est juste effrayant - et comme toi je n'aime pas du tout, du tout ce qui se passe par ici - j'ai peur que quand tout sera cassé, on ne pourra plus revenir en arriere...
Écrit par : Miss Zen | dimanche, 20 janvier 2008
Ce qui est fou c'est que les gens se précipitent sur cette "rentabilité" sur ces management presse-citron, alors qu'il est évident pour tous que cela déshumanise, que c'est un rythme infernal et sans sens, qui conduit le monde à sa perte.
Parfois, je travaille moins, et je prends mon temps.
J'en ai le budget plus serré mais le coeur plus léger ...
Écrit par : TheCélinette | dimanche, 20 janvier 2008
Je suis tout à fait d'accord, Camille. Je ne vis plus en France, et je n'ai pas envie de rentrer pour l'instant. Les choses évoluent dans un sens qui ne me plait pas, et me plait de moins en moins.
Les choses ne sont pas toutes roses en Belgique, mais c'est encore un problème différent. ça me fait plaisir de voir que je suis pas la seule, quand j'entends dire les gens que c'est merveilleux d'avoir un président si moderne, je me demande si on vit sur la même planète...
Écrit par : La Princesse | lundi, 21 janvier 2008
Ok, on est d'accord. Bise Camillette !
Écrit par : elwind | lundi, 21 janvier 2008
J'arrive avec un peu de retard sur cet article mais que ça fait du bien de te voir là exprimer exactement ce que je ressens.
Quel malaise! Cette manière de stigmatiser des populations sans plus de nuances qu'une grossière caricature, de monter les Français les uns contre les autres, de complètement vider de sens la politique.
Et Sarko de nous abrutir avec ses amours peoples, d'une manière si indécente et vulgaire!! Je m'en fous moi de son divorce avec Cécilia! Je m'en fous de Carla Bruni!! Et je m'en fous encore plus que Rachida Dati s'habille en Prada et que le président porte des RayBan!
Le pire, je trouve dans tout ça, c'est que sa stratégie fonctionne terriblement bien! Dans le monde politique de nos jours, la forme a pris le pas sur le fond, ce qui est lamentable... Le débat s'est appauvri d'une force...! Nous avons à la tête du pays un gouvernement "cosmétique" qui se contente de supprimer les symptômes d'une société malade, sans même s'attaquer à la maladie elle-même. Bah oui, ça prendrait trop de temps! Tout cela parce que la politique est elle-même devenue un bien consommable et qu'il faut donc aller très vite parce que le consommateur de politique - qui soit dit en passant a très peu de mémoire - peut aussi jeter la majorité gouvernementale comme une vieille paire de baskets pour s'en payer une neuve aux prochaines élections...
J'ai pas du tout envie de quitter la France, parce que je l'aime terriblement mon pays, ses paysages, sa culture, sa diversité...
Non, je préfère rester et résister, continuer à ouvrir ma gueule!! parce que, merde alors, il y a trop de gens - et même dans les milieux militants - qui, fatalistes, sont en train de baisser les bras!
Merci Camille, te lire me fait du bien! et désolée si j'ai été grossière! parfois je m'emporte :)
Écrit par : Petite Marquise | lundi, 21 janvier 2008
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